Encadrement musclé
Vendredi 12 octobre, 17h30, rassemblement devant l'ambassade de Grèce.
Après une demi heure de rassemblement dans le calme, je me dirige vers le métro avec 3 camarades du Parti de gauche. Drapeaux pliés sous le bras, nous arrivons place de l'Étoile, où les anciens combattants sont réunis pour la cérémonie quotidienne d'allumage de la flamme du soldat inconnu.
Un CRS nous interpelle alors sur un ton sec "qu'est-ce qu'il y a sur vos drapeau ? Et où est-ce que vous allez" ? N'ayant rien à cacher, un camarade répond qu'il s'agit de drapeaux du Parti de gauche et que nous nous rendons au métro pour rentrer chez nous. "Vous savez où est le métro, c'est par là bas" dit-il sur un ton méprisant. Un autre CRS intervient et glisse à son collègue "Surveille bien que çà aille jusqu'au métro". Étonné, un camarade demande ce que signifie le "çà". Réponse du CRS "Cela ne vous regarde pas !!! Occupez vous de vos affaires".
Les CRS ne semblant pas disposer à discuter nous continuons notre chemin mais rapidement nous nous apercevons que nous sommes encadrés par une dizaine de CRS munis de matraques, casques et boucliers ! Devant, derrière, à gauche et à droite, nous sommes totalement encerclés. La situation est totalement surréaliste. Imaginez 4 simples militants, drapeaux rangés, qui se font escorter par 10 CRS en tenue de combat, le tout en haut des Champs-Elysées. La situation nous amuse mais du côté des CRS le sérieux est de mise.
Pendant quelques minutes, nous nous prenons donc pour un groupe de ministres encadrés par un service d'ordre. Cela est très agréable : pas besoin de réfléchir au chemin, pas besoin de regarder à droite et à gauche avant de traverser, les CRS s'occupent de tout.
Je tiens donc à remercier ces braves fonctionnaires qui nous ont permis, pendant quelques instants, de se considérer comme des personnes très importantes.